an article, in french for those who understand it... i moslty agree with it...
DIMANCHE 13 NOVEMBRE
L'architecte d'Hitler
Docu-fiction sur Albert Speer. L'architecture sert-elle, comme la géographie, à la guerre ?
Speer et Hitler, l'architecte du diable.
Canal Plus, 20 h 50.
D'aucuns diront que le docu-fiction est au documentaire ce que Reader Digest est à la littérature. Car le genre est bâtard. Qui plus est pour traiter d'une période où il y a des images d'archives et encore des témoins. Certes, il y a l'excuse d'attirer le chaland sur un sujet âpre (les relations entre Hitler et Speer, son architecte, accessoirement ministre de l'Armement) sur près de cinq heures. Oublions les faux débats comme ceux qui ont étayé la diffusion de Hitler, la naissance du mal sur TF1 (le véritable scandale était les coupes de la chaîne... et l'interprétation de Carlyle) ou la sortie du magistral
la Chute. La</personname /> réalité, même dans ce qu'elle a de plus monstrueux, comme la monstruosité, même dans ce qu'elle a de plus humain, doivent être représentées, quand bien même ce serait par le prisme fictionnel. Là n'est pas le problème. Ce qui est gênant, c'est le mélange des genres.
Une tranche d'archives, un brin de témoignages, une couche de reconstitution, et c'est parti pour près de cinq heures d'un film dont on se demande où il va. Est-ce un décryptage d'une architecture totalitaire ? Non ! Et c'est dommage. Est-ce une analyse psychologique de Speer ? Las ! cela frise parfois cet exercice de style périlleux. Mais, de fait, c'est dans la partie fictionnelle que le film est le plus dérangeant. Passons sur un Hitler frappé de conjonctivite et un Speer aux allures de sous-Oliver Stone. Ce qui pose problème, c'est qu'on a parfois l'impression de voir un plaidoyer en faveur d'un homme qui ne pouvait pas ne pas savoir ce qui se cachait derrière les rêves de grandeur architecturale de Hitler et qui a alimenté sa mégalomanie et sa folie. Heureusement, les témoignages, tant des historiens que des proches de Speer, sont remarquables, non pas seulement parce qu'ils sont souvent inédits, mais surtout parce qu'ils mettent en perspective l'ensemble du propos.
La suite lundi à 22 h 30
et mardi à 22 h 25.
Sébastien Homer